(2025) diptyque 600x450mm images sur plexiglas, transferts de photographies sur toile et sur gel mat, aluminium, châssis bois


Les allégories choisies pour cette pièce, celles du pont et de la cheminée symbolisent, entre autres choses, le passage : entre ciel et terre, entre deux mondes, entre le passé et l’avenir.
Ces deux cadres évoquent deux tentatives pour trouver du sens à une existence où le fil, soit a été coupé, soit est devenu aussi fin qu’un rasoir : deux voies si étroites que si l’humain.e les emprunte, iel devra inéluctablement choisir : traverser au risque de tomber ou rester sur place.
Le combat de notre existence est de vivre et non de survivre et cela suppose, voire impose, des risques à prendre. Aller au delà des occupations qui donnent un sens que l’on souhaite certain, aller au delà des chemins qui bordent notre vie, aller au delà des habitudes qui contrent l’ennui, la culpabilité, le désespoir ; en résumé, traverser signifie s’être donné.e la force de se confronter à soi-même, de se dépasser, « s’outrepasser » et peut-être finir par voir l’invisible.
Mais où trouver cette force ? A priori à l’intérieur de soi, mais parfois également à l’extérieur. Ce projet, qui s’inscrit sur le territoire de Vitry-sur-Seine, met en exergue, par le biais de deux constructions importantes pour la ville, la puissance que peut nous donner le fait de vivre dans un espace dans lequel on se reconnaît.
Les symboles urbains qui habitent une ville (bâtiments, infrastructures, etc.) sont des repères au quotidien. Ils participent à développer notre propre identité sociale ainsi que notre sentiment d’appartenance au territoire dans lequel nous évoluons. Ces symboles, donc, nous enracinent.
A l’instar de toute quête identitaire, l’ancrage provenant du territoire, l’ancrage social, nous aide à ne pas avoir peur de traverser ce pont détruit ou à escalader ce câble entre les cheminées.
Pour signifier à la fois l’héritage que porte pour nous notre environnement naturel et/ou urbain et sa temporalité beaucoup plus lente, les contours de S’outrepasser, tentatives 1 et 2, prennent une teinte légèrement vert-de-gris, l’image en a rouillé les extérieurs et déborde du cadre. Également les photographies qui composent la pièce semblent usées et se superposent comme des couches de généalogie, des couches d’histoire(s).